Accord douanier entre l’Andorre et l’Union européenne : origine et fondements d’une relation essentielle
El Acuerdo de Aduanas de 1990 integró Andorra en el mercado europeo de bienes industriales, aportando seguridad jurídica y estabilidad económica.

Temps de lecture : 8 minutes
🏁 Introduction
Avant 1990, l’Andorre entretenait avec ses voisins une relation commerciale singulière et fragmentée : les échanges avec la France et l’Espagne dépendaient d’accords bilatéraux et d’exemptions tarifaires ponctuelles, mais aucun cadre stable ne régissait globalement le commerce extérieur du pays.
Sans accès maritime ni aéroport international, le pays dépendait entièrement du transport routier par la frontière française et, surtout, espagnole. Dans ce contexte, l’absence d’un régime douanier propre et reconnu limitait le développement économique, la sécurité juridique et l’intégration de l’Andorre dans les flux commerciaux européens.
Tout changea le 28 juin 1990, lorsque l’Andorre et la Communauté économique européenne (aujourd’hui Union européenne) signèrent l’Accord douanier, entré en vigueur le 1er janvier 1991. Ce texte fondateur reste aujourd’hui encore la base juridique des relations économiques entre l’Andorre et l’UE.
➤ Pour comprendre comment cette relation s’est élargie au fil du temps, vous pouvez lire L’Accord d’association entre l’Andorre et l’Union européenne, qui en explique la portée et les implications actuelles.
📖 Contexte et nécessité de l’accord
Pendant des décennies, l’Andorre a fonctionné sous un régime presque autarcique en matière douanière. Les biens provenant de France ou d’Espagne étaient soumis à des accords fiscaux locaux et à un système propre d’imposition indirecte, tandis que les importations de pays tiers passaient souvent par la France ou l’Espagne, avec des formalités complexes.
Ce modèle générait des doublons fiscaux, des retards logistiques et un risque juridique important, notamment pour les entreprises travaillant avec des fournisseurs ou des clients européens. Le besoin d’un cadre harmonisé était évident : sans régime douanier commun avec l’Europe, la croissance économique de l’Andorre restait structurellement limitée.
➤ Pour mieux comprendre comment cet accord s’intègre dans le cadre fiscal andorran, consultez Fiscalité en Andorre : avantages et obligations pour entreprises et résidents.
📣 L’accord de 1990 : contenu essentiel
L’Accord douanier entre la CEE et la Principauté d’Andorre établit une union douanière partielle, limitée aux produits industriels (chapitres 25 à 97 du Système harmonisé). Les produits agricoles et agroalimentaires (chapitres 1 à 24) en sont exclus, bien qu’ils bénéficient de certaines préférences.
Les piliers de l’accord sont :
- Suppression des droits de douane et des restrictions quantitatives sur les marchandises industrielles entre l’Andorre et l’UE.
- Application du Code des douanes communautaire et des procédures européennes aux importations et exportations.
- Création d’un Comité mixte Andorre–CEE chargé de veiller au bon fonctionnement et de résoudre les différends.
- Régime spécial pour les voyageurs, fixant des franchises fiscales pour des produits tels que le tabac, l’alcool ou les parfums.
- Coopération administrative et équivalence réglementaire assurant des contrôles douaniers homogènes.
Ce cadre permet aux produits andorrans de circuler librement sur le marché européen et aux marchandises européennes d’entrer en Andorre sans barrières tarifaires, consolidant ainsi un marché unique pour les biens industriels.
🚛 Impact économique et avantages pour le pays
La signature de l’accord transforma profondément l’économie andorrane. D’une part, elle intégra le pays dans le système logistique européen, permettant d’importer et d’exporter dans les mêmes conditions que les États membres pour les biens industriels.
D’autre part, elle mit fin à certaines pratiques discrétionnaires et offrit une sécurité juridique accrue aux entreprises andorranes, leur permettant d’opérer dans un cadre prévisible et stable. Cela favorisa le développement d’une industrie légère, de la distribution et, plus tard, du commerce de détail et du tourisme qui caractérisent aujourd’hui l’Andorre.
En outre, en l’absence de port ou d’aéroport, la connexion routière avec l’UE devint vitale : sans cet accord, chaque camion franchissant la frontière aurait été considéré comme une importation complète, avec tous les coûts et formalités associés.
➤ Pour approfondir cette ouverture économique, consultez Investissement étranger en Andorre : origine et réglementation actuelle, où nous analysons comment le pays a consolidé son modèle d’attraction de capitaux.
⚖️ Évolution et adaptation réglementaire
L’accord de 1990 reste en vigueur dans son essence, mais il a été complété et actualisé par plusieurs instruments internationaux.
Le plus notable est le Protocole de 2011, qui introduit un Titre IIA relatif aux mesures de sécurité douanière, visant à aligner l’Andorre sur la réglementation européenne en matière de gestion des risques, de déclarations anticipées et d’opérateurs économiques agréés.
Ce protocole renforce la coopération technique entre les autorités douanières et améliore la traçabilité et la sécurité des marchandises transitant par le territoire andorran ou à destination de l’Union européenne.
🌍 Une étape vers l’intégration européenne
L’Accord douanier fut en réalité le premier pas formel de l’Andorre vers l’intégration dans l’espace économique européen et constitue la base sur laquelle s’est construite la relation actuelle avec l’Union européenne.
Sa philosophie — assurer la libre circulation des biens sans compromettre la souveraineté fiscale ni institutionnelle — préfigure le modèle d’équilibre qui inspire également l’Accord d’association Andorre–UE, actuellement en cours de signature.
➤ Vous pouvez également lire Évolution internationale de l’Andorre : de la tradition au monde global, qui explique comment la Principauté a su renforcer sa présence internationale tout en préservant sa souveraineté.
Conclusion
L’Accord douanier de 1990 n’est pas seulement un texte historique : c’est l’instrument qui a permis à l’Andorre de s’ouvrir au monde sans perdre son identité juridique. Sans mer, sans aéroport et avec deux seules frontières terrestres, la Principauté a su transformer ses contraintes géographiques en pont économique avec l’Europe.
Plus de trente ans après sa signature, cet accord demeure le fondement d’une relation commerciale stable, prospère et reconnue à l’international.
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Dernière révision : octobre 2025



