Common Reporting Standard (CRS) : la norme mondiale de transparence fiscale et son impact en Andorre
Le CRS harmonise l’échange automatique d’informations financières entre plus de 100 pays pour lutter contre l’évasion fiscale et renforcer la transparence, y compris en Andorre.

Temps de lecture : 9 minutes
🏁 Introduction
Pendant des décennies, le secret bancaire a symbolisé la souveraineté financière. Cependant, les crises internationales et la pression du G20 ont profondément changé cette perception : la transparence fiscale est devenue une valeur commune.
Le Common Reporting Standard (CRS) — également appelé norme d’échange automatique d’informations (AEOI) — constitue la réponse mondiale à l’évasion fiscale transfrontalière.
Conçu par l’OCDE en 2014, ce système oblige les institutions financières à communiquer les données relatives aux comptes détenus par des non-résidents aux autorités fiscales, qui les échangent automatiquement avec d’autres pays.
➤ Pour comprendre comment s’est construite l’harmonisation fiscale européenne et son impact sur la mobilité des entreprises, lisez notre article Exit tax dans l’Union européenne : clés fiscales du transfert d’entreprises et d’actifs.
🧭 Origine et finalité du CRS
Le CRS est né d’une initiative du G20, approuvée par l’OCDE en juillet 2014, et s’inspire du modèle américain FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act).
➤ Pour en savoir plus sur le système américain et ses différences avec le CRS, consultez notre article FATCA : le modèle qui a transformé la transparence fiscale mondiale.
La directive 2014/107/UE (dite DAC2) a transposé cette norme dans le cadre juridique de l’Union européenne, imposant aux États membres de partager automatiquement les informations fiscales de manière périodique et structurée.
🎯 Objectifs principaux du CRS :
- Lutter contre l’évasion fiscale mondiale et l’usage des paradis fiscaux.
- Renforcer la transparence et la coopération internationale.
- Garantir une fiscalité plus équitable et réduire les asymétries entre États.
⚙️ Fonctionnement de l’échange automatique d’informations (AEOI)
Le mécanisme est simple, mais ses effets sont considérables :
- Identification : les institutions financières (banques, compagnies d’assurance, fonds d’investissement, etc.) identifient les titulaires de comptes non-résidents.
- Communication : elles transmettent ces données à l’administration fiscale nationale.
- Échange : les autorités fiscales partagent ensuite ces informations avec les pays où ces personnes ou entités sont résidentes fiscales.
📊 Les données échangées incluent :
- Nom, adresse et numéro d’identification fiscale (NIF) du titulaire.
- Numéro et type de compte.
- Solde ou valeur des actifs financiers.
- Revenus perçus : intérêts, dividendes, plus-values et rachats.
⚠️ Important : le CRS se limite aux informations financières détenues par les institutions agréées. Il n’inclut pas les données fiscales générales, le patrimoine immobilier ou les biens d’entreprise. L’échange s’effectue chaque année et la confidentialité est protégée par des normes strictes issues de l’article 25 de la directive 2011/16/UE et de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
🌐 Portée mondiale et adoption par les pays
Plus de cent juridictions ont adopté le CRS. La première vague d’échanges a eu lieu en 2017 et, depuis, le réseau n’a cessé de s’étendre.
Parmi les pays participants figurent :
- Tous les États membres de l’Union européenne.
- Les grands centres financiers tels que la Suisse, Singapour, les Émirats arabes unis, Hong Kong et le Canada.
- Plusieurs territoires insulaires historiquement opaques, qui se sont joints au dispositif afin d’éviter sanctions et isolement financier.
👉 Ce système a mis fin aux demandes bilatérales d’information, les remplaçant par un flux continu et structuré de données entre administrations fiscales.
➤ Pour une vision plus large de la coopération fiscale internationale, consultez Fiscalité internationale et planification patrimoniale : comment protéger votre structure juridique.
⚠️ Juridictions non adhérentes ou à coopération limitée
Bien qu’une majorité de pays appliquent le CRS, certaines juridictions restent non coopératives ou n’échangent que partiellement leurs données :
- Les États-Unis, qui conservent leur propre système FATCA et ne participent pas pleinement au CRS.
- Certains territoires du Moyen-Orient et des Caraïbes, où la mise en œuvre demeure limitée.
- Quelques juridictions à fiscalité opaque, qui ne garantissent pas une véritable réciprocité.
L’OCDE et l’Union européenne mettent régulièrement à jour la liste des pays et territoires non coopérateurs, ce qui peut influencer l’accès aux marchés financiers et la réputation internationale.
➤ Voir la liste complète des pays non coopératifs sur le site officiel de l’OCDE.
🇪🇺 L’Union européenne et les directives DAC
L’Union européenne a élargi le cadre initial du CRS par une série de directives de coopération administrative (DAC) :
- DAC2 (2014/107/UE) : intègre la norme CRS de l’OCDE.
- DAC6 (2018/822/UE) : impose la déclaration des mécanismes de planification fiscale potentiellement agressifs.
- DAC7 (2021/514/UE) : étend l’obligation de déclaration aux plateformes numériques et marketplaces.
Ces directives font de l’Union européenne un leader mondial en matière de transparence fiscale et de coopération transfrontalière.
➤ Si vous souhaitez mieux comprendre comment l’UE renforce chaque année son cadre fiscal commun, lisez L’accord d’association entre l’Andorre et l’Union européenne : vers une intégration économique complète.
🇦🇩 L’Andorre et le CRS
Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, l’Andorre a adopté le CRS dans le cadre de son engagement international en faveur de la transparence et de l’harmonisation réglementaire.
📘 Base légale andorrane :
- Loi 19/2016 du 30 novembre, relative à l’échange automatique d’informations en matière fiscale.
- Décret du 3 octobre 2018, portant approbation du règlement d’application de la Loi 19/2016.
Depuis 2018, l’Andorre échange des informations avec l’Union européenne, la Suisse et plus de 100 juridictions, consolidant ainsi sa réputation de pays sûr et coopératif.
👉 Pour les résidents andorrans disposant d’un patrimoine international, le CRS garantit non seulement la transparence, mais aussi la sécurité juridique : les données ne sont utilisées qu’à des fins fiscales, sous contrôle strict de confidentialité.
➤ Pour mieux comprendre le cadre fiscal andorran et son attractivité, consultez Fiscalité en Andorre : cadre général et avantages compétitifs.
➤ Et si vous envisagez de vous installer dans le pays, nous vous recommandons Résidence fiscale en Andorre : conditions et avantages légaux.
🔮 Défis et perspectives d’avenir
Même si le CRS a transformé le paysage fiscal international, plusieurs défis demeurent :
- 🌐 Application inégale : certains États appliquent des standards de diligence plus souples.
- 🔒 Protection des données : les fuites d’informations restent une source de préoccupation.
- 🪙 Nouveaux actifs : les cryptomonnaies et structures décentralisées échappent encore au champ du CRS.
- 💼 Évolution normative : l’OCDE et l’UE envisagent d’étendre la norme aux crypto-actifs et aux trust structures.
⚠️ Le nouveau Crypto-Asset Reporting Framework (CARF), appelé à s’intégrer dans le CRS, représente une étape décisive vers un système plus complet.
➤ Pour en savoir plus sur la fiscalité des crypto-actifs, lisez Fiscalité des crypto-actifs en Andorre : vers un cadre réglementé et sécurisé.
Conclusion
Le Common Reporting Standard marque une nouvelle ère de transparence et de coopération internationale.
Plus d’une centaine de pays échangent chaque année des informations financières pour lutter contre l’évasion fiscale et renforcer l’intégrité du système financier mondial.
➤ Consultez la liste complète sur la page officielle de l’OCDE.
Dans ce contexte, l’Andorre s’affirme comme un pays fiable, aligné sur les standards de l’OCDE et de l’Union européenne, offrant un cadre fiscal compétitif sans compromettre la transparence.
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Dernière révision : novembre 2025



